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Budam et Orka, fierté des Féroé

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Rock . Les deux musiciens du petit archipel sur scène ce soir à Paris.
Budam (1er plan) et le leader du groupe Orka (2nd plan), musiciens des îles Feroé. (Edouard Caupeil)
publié le 28 avril 2011 à 0h00
(mis à jour le 29 avril 2011 à 11h11)

«Tout fait qu'on devrait être concurrents mais, en réalité, nous sommes plutôt amis et collaborateurs.» La phrase condense la relation qui unit Orka et Budam, citoyens des îles Féroé qui, depuis le début de la semaine, répètent à Paris dans deux studios respectifs du CentQuatre, le concert qu'ils donneront ce soir au même endroit. Une co-affiche (l'un après l'autre), plus qu'une création conjointe, qui éclaire cet archipel reculé - entre Ecosse, Islande et Danemark - où, vaille que vaille, la création artistique constitue le seul passeport, avec la pêche et le football.

Alchimie. Aussi, bravant l'isolement et ne bénéficiant pas d'un écho branché comme l'Islande, les Féroé ne déméritent pas : parmi les quelque 50 000 âmes éparpillées sur le territoire (vert l'été, blanc l'hiver), on recense une dizaine de groupes capables d'infiltrer le marché international. Parmi ceux-ci, le délicat Teitur (architecte du CD de la Française Nolwenn Leroy, le Cheshire Cat et moi, qui s'était gamellé en 2009), les métalleux de Tyr et, donc, nos deux visiteurs du soir.

La trentaine alerte, Orka et Budam ont en commun un regard clair, une dégaine virile et une inspiration aventureuse. Curieusement, l'un et l'autre partagent de surcroît une trajectoire discographique parallèle, avec deux disques au compteur, dont un petit dernier fraîchement éclos. Le fond onverge aussi, tel que synthétisé par Jens Thomsen, l'âme d'Orka : «Le chagrin imprègne notre culture insu