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Enquête

Industrie musicale: comment sortir du coma

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Ravagé par la gratuité et l'apathie des majors, le marché musical va doucement vers une mort clinique. Des maisons de disques aux artistes, beaucoup sont au bord du gouffre. Next a demandé à six experts / têtes chercheuses quelles étaient les pistes pour réveiller le secteur.
L'industrie musical, bientôt dans le coma ? (Olos & Poulos pour Next)
publié le 7 mai 2011 à 15h19
(mis à jour le 24 mai 2011 à 16h23)

Douze ans après Napster, l'industrie du disque ne s'en est toujours pas remise. Selon le syndicat national de l'édition phonographique, le marché du disque a perdu 40 % de sa valeur depuis 2002. Si Apple affronte aux Etats-Unis une plainte de consommateurs contre le monopole d'iTunes, plusieurs présidents de labels et de majors se plaignent des faibles droits reversés par les sites de streaming… Dévoré de l'intérieur par la gratuité, le marché de la musique est en mutation, à défaut d'être en guérison. Et en 2025 ? Next a rencontré plusieurs présidents de labels, agents de chanteurs et directeurs de sites de streaming pour dégager huit tendances.

1. Une dématérialisation  quasi totale
Adieu le CD ? Après vingt-cinq ans d'un (ré)équipement des foyers qui assura à l'industrie musicale des bénéfices confortables, le Compact-Disc semble condamné à une lente disparition. Ou à une ghettoïsation selon Patrick Zelnik, le PDG du label Naïve : « Le marché physique, c'est-à-dire le CD, ne devrait pas disparaître dans certains répertoires comme le jazz ou la musique classique. Une partie du public a besoin d'un objet qui symbolise la musique. » La dématérialisation complète est pourtant considérée comme une bonne nouvelle par certains, comme Emmanuel de Buretel, le fondateur de Because : « Une partie de la vente physique est faite grâce à une promotion intense des majors, qui achètent des espaces publicitaires sur les radios, les télé