Tous les acteurs vous le diront : bien sûr que non, ils ne sont pas leurs personnages sinon ils seraient bons pour le cabanon, hé hé, tout l'intérêt du métier réside d'ailleurs là, dans la possibilité de se glisser dans la peau d'un autre pour ensuite revenir complètement à soi, etc. OK. Tout de même : que Hugh Laurie soit à ce point-là dissemblable du Dr Gregory House, de l'hôpital fictif Princeton Plainsboro, Etats-Unis, on ne digère pas. Il est si réjouissant, jouissif, House, si résolument mal aimable, de mauvaise foi et asocial comme on rêverait de pouvoir l'être avec la même absence de culpabilité. Se faire sadiser par Laurie comme le claudiquant House rend chèvre ses élèves assistants avec ses diagnostics visions sarcastiques, tel était l'objectif, l'espoir. Courroucée mais ravie on serait repartie, et l'article se serait écrit tout seul, un boulevard, que dis-je une autoroute. Sinon, en plan B, il y avait l'option chouette déconnade, en écho cette fois à Tout est sous contrôle, son polar dans la roue d'un motard mal embouché et bibineur mais non dénué de principes. Dans tous les cas, ça allait pulser.
Au lieu de quoi : une urbanité sans faille, une affabilité teintée de profil bas. Quelle tristesse, what a pity ! en VO. N'était sa chemise azur comme ses pupilles, on filait chez l'ophtalmo sur le mode «soudain, tout est devenu gris».
Sur le papier, cet homme est pourtant chatoyant, une vraie boule à facettes. Sa nouvelle ca