Aux Etats-Unis, Saul Williams, poète magnifique du film fondateur Slam, de Marc Levin, et musicien hors catégorie, s'est souvent entendu dire : «Tu es jeune, noir, de New York, pourquoi ne fais-tu pas du hip-hop ?» Avec Volcanic Sunlight, sorti il y a une semaine en France, Saul Williams ne fait toujours pas de hip-hop, mais livre un nouvel album lumineux, où ses textes scandés feraient rougir les rappeurs en vue.
A la fin de son précédent disque, Niggy Tardust, enregistré avec Trent Reznor de Nine Inch Nails, Saul Williams avait quitté New York pour Los Angeles. Il voulait y filer le parfait amour, mais sa femme, actrice comme lui, l'a quitté neuf mois après le mariage : «Quelle idée aussi ! s'amuse-t-il aujourd'hui. Aller vivre dans une ville où on met toujours l'ambition avant l'amour.» Le cœur brisé, il part en tournée. En février 2009, il se retrouve à Paris le jour de la Saint-Valentin, et un ami parti séjourner en Australie lui propose son appartement.
Dulcinée. Quelques mois plus tard, Saul Williams s'installe dans la capitale française avec sa fille sous le bras, une adolescente, Saturn, issue d'un premier mariage, et les maquettes de dix chansons qu'il avait enregistrées alors qu'il était encore avec sa dulcinée : «J'étais tellement amoureux que je ne me rappelais même plus ce que c'était d'avoir peur ou d'être en colère, raconte-t-il. Dans ces morceaux, je ne parle pas seulement d'êt