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Critique

Elysian Fields, entre spleen solaire et venin crépusculaire

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Sixième album très réussi du duo new-yorkais toujours aussi mélancolique et troublant, entre rock, jazz et folk.
(DR)
publié le 10 mai 2011 à 18h25
(mis à jour le 11 mai 2011 à 13h27)

En 1991, l'immense réalisateur américain Jim Jarmusch signait Night On Earth, étrange autant que subjuguant long métrage articulé autour de cinq histoires se déroulant dans la même nuit dans cinq villes (Los Angeles, New York, Paris, Rome et Helsinki). Vingt ans plus tard, le duo américain Elysian Fields, dont les chansons ne dépareraient pas en BOF dudit Jarmusch ou de son compère Lynch, forme une proposition légèrement plus radicale: rien de moins qu'une Last Night On Earth, titre de son dernier album.

On n'avait pas prévu de prendre congé de notre piteuse existence comme ça, sans avoir eu le temps de voter au moins une fois CPNT à la présidentielle, de lire un Marc Levy et de fermer son PEL. Mais bon, puisqu'on suivrait les Américains au bout du monde (ok, surtout la chanteuse Jennifer Charles) depuis qu'on a fait leur connaissance en 1996 avec le troublant et singulier Bleed Your Cedar, pourquoi ne pas passer notre dernière nuit terrestre en leur compagnie...

(En écoute : deux morceaux de leur album)

Comme à son habitude, avec Last Night On Earth, son sixième album intitulé comme le dernier disque des Anglais de Noah And The Whale sorti en mars, Elysian Fields convie pour ces ultimes agapes à une sorte de banquet sensuel et mélancolique animé par le jeu de guitare délicat d'Oren Bloedow, un piano présent juste ce qu'il faut et les ondulations vocales de la toujours aussi troublante Jennifer Charles.

Une cérémonie gothico-rock-jazzy-folk où la poésie, l'alcool, la rêverie, la chèr