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Critique

Madeline Follin et Brian Oblivion, déjà Cults

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Pop. Avant la sortie attendue de son album éponyme, le duo de vingtenaires new-yorkais est en concert ce soir à Paris.
Madeline Follin et Brian Oblivion, les gourous de Cults. (Martin San Miguel)
publié le 25 mai 2011 à 0h00
(mis à jour le 25 mai 2011 à 13h30)

Annoncé comme une panacée estivale, sorte de Best Coast passé au givre, le duo Cults farde sous une histoire simple une vision musicale plus enrobée. Un garçon, une fille, quelques mélodies glacées craquant sous le glockenspiel, ce métallophone qui sonne comme un carillon : jusque-là une équation pop des plus classiques, ou presque.

Piège sucré. La voix candide de Madeline Follin babille en chœur avec les arrangements de Brian Oblivion. Elle chante le renoncement adolescent, l'angoisse de l'âge adulte… mais aussi Jim Jones, gourou responsable du fameux massacre de Jonestown (Guyana) en 1978. On entend le bonhomme qui marmonne sur une mauvaise bande dans les trente premières secondes de Go Outside : «To me, death is not a fearful thing. It's living that's treacherous» («Pour moi, la mort n'est pas effrayante. C'est vivre qui est traître»). La pop lisse se fait alors piège sucré.

«Quand on a commencé à écrire l'album, on était complètement obsédés par les sectes, raconte Brian Oblivion. L'idée d'abandonner son individualité pour rentrer dans un système plus vaste, contraignant, où l'on est dilué dans la masse… Finalement, il n'y a rien de plus individuel que de renoncer à soi. C'est fascinant.» Un discours énoncé par une paire de vingtenaires new-yorkais arborant la même dégaine mal dégrossie, cascade de cheveux, air hébété, comme si la dilution opérait aussi au sein du couple.

«Ma mère est notre manager, mon frère joue sur