Dans l'alphabet de la chanson française, entre Arthur H et M, il ne manquait plus qu'L. Sensuelle, intime et mystérieuse, la lettre en dit beaucoup de celle qui en a fait son nom dans la chanson : Raphaële Lannadère. «C'est d'abord l'initiale de mon nom et celle de tous les membres de la famille de mes grands-parents […]. C'est aussi une lettre un peu désincarnée et, dans cet album incarné, je trouvais le décalage chouette», dévoile-t-elle avec une évidence déconcertante. Initiale, son premier album, c'est donc elle, L.
Celle qui, petite, organisait des «spectacles dans la cave de [sa] grand-mère en monnayant l'entrée des oncles et tantes», celle qui, plus tard, s'est frottée aux musiques du monde à l'école de chant des Glotte-Trotters et en accompagnant pendant deux ans Ricardo Teté (songwriter de Cesária Evora) à la Taverne, un rade cap-verdien de Paris. Mais aussi celle qui «a commencé par chanter les chansons des autres avant de créer [son] propre répertoire», interprétant tour à tour Brel, Piaf, Ferré et Barbara, et celle qui a fait «l'attachée de presse et la manageuse» pour défendre son EP six titres en 2008, «jusqu'à trouver une équipe qui puisse faire ça mieux».
Souvenir. L porte la marque d'influences plurielles, situées quelque part entre Lhasa et Barbara. Du tango à la valse, des ballades aériennes aux errances nocturnes, de l'ivresse d'aimer à la douceur du souvenir, elle parcourt un u