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Libération
Critique

Trois filles blacks sur la piste folk

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Alternative . Les premiers albums des Françaises Imany, Irma et FM Laeti réfutent les clichés r’n’b.
Irma.
publié le 14 juin 2011 à 0h00
(mis à jour le 14 juin 2011 à 19h09)

Imany, Irma et FM Laeti sont belles, noires, elles chantent avec un timbre bien particulier, mais ne sont pas des bimbos r’n’b, image collée aux chanteuses blacks, ici et outre-Atlantique. Leur cœur se trouve ailleurs : du côté de Tracy Chapman pour Imany, Française d’origine comorienne, d’Eric Clapton pour la jeune Camerounaise Irma, ou de Nina Simone pour la Guadeloupéenne Laeti. Ces trois filles, qui ont posé leurs bagages à Paris après de multiples vies ailleurs, viennent de sortir leur premier disque à quelques semaines d’intervalles. Auteures interprètes, elles nourrissent les lecteurs MP3 de leurs ballades folk, soul et jazz en anglais, et parcourent les scènes hexagonales, accompagnées d’un guitariste ou d’un groupe complet, quand elles ne font pas les premières parties de vedettes de la variété française.

Internat. Ce sera le cas pour Imany, ancien mannequin qui affiche complet ce soir au New Morning, à Paris. Auparavant, Imany, 1,78 m d'élégance, ne montait que sur des podiums. Elle faisait «le cintre», comme elle dit, pour des grands couturiers ou des magazines, à Milan puis à New York, où elle a vécu sept ans. C'est là que cette fille d'un pompier de l'armée de l'air française, née aux Comores, se lance dans le chant alors qu'elle avait toujours été épouvantée par sa voix grave. Dans la chorale de l'école militaire où son père avait envoyé les trois filles aînées d'une fratrie de dix enfants, elle a vite été repérée : «La chef a deman