«Pour tout vous dire, je pensais que le Hellfest, c'était à Paris.» Si le festival de musiques extrêmes a remis la France sur la carte des rassemblements metal européens, son lieu d'adoption, Clisson, une petite localité de Loire-Atlantique proche de Nantes, n'a pas encore marqué les esprits de certaines têtes d'affiches, à l'image de Rob Zombie qui nous confessait cette méprise la veille de son concert. Le leader de feu White Zombie, groupe actif de 1985 à 1998, était l'une des têtes d'affiches de la première journée du Hellfest, sixième édition, qui a vu défiler, de vendredi à hier soir, plus de 75 000 personnes.
Se pencher sur le cas de Rob Zombie en 2011 pourrait sembler curieux : même si Hellbilly Deluxe 2, son dernier CD sorti en 2010, s'est révélé être un bon cru, l'auteur du tube Living Dead Girl a perdu de son pouvoir d'attraction depuis quelque temps, comme sa performance clissonnaise l'a hélas prouvé. Si le public n'était certes pas au top de sa forme, le Zombie et sa troupe n'a pas livré non plus une prestation mémorable. Venant d'un fanatique du cinéma de genre (les portraits géants de Boris «Frankenstein» Karloff et Lon «Loup-Garou» Chaney Jr. sur scène l'auront rappelé aux étourdis), beaucoup espéraient un show grand-guignolesque comme son ami Alice Cooper à la même place un an plus tôt. Mises à part quelques furtives paires de seins frétillants et une armature mécanique griffue en guise de main, rien de tel à se mettre sous les yeux.