A la première écoute, une bande de bergers mormons coincés dans les mélopées sixties font l’éloge de canaris dorés et de bêtes fantasmagoriques. Drôle de trip psyché, recyclant une folk doucereuse et des synthés joyeux. On avait écouté, puis mis de côté. Et puis, un peu par hasard, on s’est rendu à la Flèche d’or, à Paris, la semaine dernière. Or, en lieu et place de gourous barbus, un quatuor de jeunes gens, la petite vingtaine, qui font preuve d’une dextérité musicale déroutante.
Nos mormons fantasmés se révèlent être australiens, échappés des Blue Mountains de Sydney. «Un canevas blanc sur lequel on projette tous ses fantasmes», raconte le chanteur, Alister Wright. Ce qu'on avait pris pour une americana christique tire son origine des forêts d'eucalyptus éparpillées autour de la capitale économique. Une terre propice aux odyssées introspectives, appuyées par quelques procédés sonores des plus religieux : rythmiques chamaniques (Gold Canary), chœurs hallucinés (Meditation Song #2), chuchotements (My Fear #2). Le tout écorché par un timbre de voix branlant qui n'est pas sans rappeler celui de Clap Your Hands Say Yeah.
Les filles dans l'assistance adorent. Ce qui leur plaît chez Cloud Control ? Peut-être les inspirations oniriques de Wright. «En écrivant le disque, je lisais des textes du Japonais Haruki Murakami. J'adore son travail : c'est surréaliste, mais vraiment très beau.» Une formule applicable aux prestations live de Cloud