Jeudi, en Angleterre, a débuté le Manchester International Festival. On pourrait interpréter comme un flagrant délit de snobisme le fait d'aller fureter outre-Manche, à une époque rituellement pléthorique où, de Belfort à Arras, via Hérouville-Saint-Clair ou Saint-Denis-de-Gastines, les occasions de faire le plein de décibels abondent dans l'Hexagone. Sauf que le MIF n'est pas une manifestation ordinaire qui, jusqu'au 17 juillet, annonce : Dr Dee, le nouvel opéra de Damon Albarn, le boom rock local WU Lyf, la chanteuse gospel américaine Candi Staton, The Life and Death of Marina Abramovic, une mise en scène de Bob Wilson, le rappeur américain Snoop Dogg, une Walkyrie de Wagner et, puisqu'on en est aux figures de la mythologie nordique : Björk.
Fumerolles. Dans la ville de Wayne Rooney, donc, la chanteuse islandaise la plus connue du millénaire est revenue sur scène de manière tonitruante, y présentant son projet Biophilia, entreprise tentaculaire aux ramifications musico-technologico-environnementalo-esotérico-pédagogiques, entre autres. Une approche que la pythie des fumerolles introduit ainsi : «Si j'envisage Biophilia à une si grande échelle, c'est que je suis bien incapable d'expliquer les sons et les rythmes sans me référer au système solaire et aux atomes. Pour moi, tout cela appartient au même univers.»
Pour commencer mollo, on dira que, dans sa forme la plus conventionnelle, Biophilia sera le procha