Après un millésime 2010 allégé, la presqu'île de Malsaucy s'est offert une 23e édition des Eurockéennes de Belfort sous testostérone. Avec une ligne claire : du rock heavy, sombre, musclé. Un souci de réforme (mention spéciale à la scène de la plage version lacustre), un cil de diversité malgré tout (l'electro, tendance électrocution), un sens du happening (silent beach party pour public casqué, jerkant sur deux canaux désaccordés), bref : une tentative aussi exploratoire que jubilatoire. Rincé.
Expert
Chad Elliott a le sentiment «d'avoir donné, pire qu'une nuit de cul affolante» sur scène, dont il sort hagard. Au vrai, le leader de Funeral Party a offert un concentré de rock viscéral, chant plus hurlé qu'ourlé. En pont étonnant entre new wave côte est et disco-post punk latino. Un aller-simple pour rêver de vivre à fond un truc excitant, loin des stéréotypes de groupes adeptes de stoner rock, qui ont un peu trop déroulé de sets évidents et désarmé bien des tympans - Motörhead excepté, et «son batteur à faire pâlir bien des jeunes branleurs», résume un vieil expert.
Depuis la sortie en début d'année de leur manifeste Golden Age of Nowhere, les Funeral Party de Los Angeles n'ont pas levé le pied. «Sur le pont depuis janvier, nous prenons notre premier week-end dans une semaine», soupire Elliott. «Je n'ai jamais imaginé avoir du succès, dit-il, rêvant d'une clope et pensant que son gro