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Critique

Arles : flamenco, copla and Co

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World. Au festival des Suds, Antonio Zambujo se distingue en première partie d’Estrella Morente.
publié le 15 juillet 2011 à 0h00

Entre flamenco light et fado distingué, la ville d’Arles propose cette semaine un séduisant cocktail culturel : expos de photographie et musiques du monde. Mercredi, le piano flamenco de David Peña Dorantes ouvrait la soirée dans la cour de l’Archevêché, au pied de l’abbatiale Saint-Trophime, à la fois romane et gothique. Subtil dans son jeu, élégant dans ses mélodies, le musicien traduit un patrimoine familial, puisqu’il appartient à une dynastie flamenca réputée de Lebrija, près de Séville. Prélude idéal à ce qui était annoncé comme l’événement, sur les murs de la ville par une affiche signée Lacroix. Estrella Morente a de fait peu chanté en France (deux fois avant Arles) en dix ans.

Dès son entrée en scène, malaise : la fille du grand Enrique Morente, baignée de lumière orangée, est juchée sur une colonne et chante a capella dans une pose hiératique. Rejointe par trois chanteurs, deux guitaristes et un percussionniste-danseur, elle persiste dans la grandiloquence en faisant froufrouter les voiles de sa robe imposante.

Toreros. Ce qu'elle interprète n'est pas du flamenco mais de la copla, un style de chanson populaire plus ou moins flamenquisée. La voix est superbe mais les effets calculés, et le concert dégage une impression de fabriqué. Le répertoire fait la part belle aux reprises, dont le tango Volver, qu'elle interprétait dans la BO du film du même nom. Le public aficionado est desarçonné. On est proche de l'esthétique de Rocio Jurado