Alors que, graphiste débutant, ce «génial jeune Monsieur Je-Sais-Tout», comme il se décrivait, est engagé chez Columbia Records en 1939, il lance l'idée d'habiller la jaquette du disque d'une illustration artistique «pour la rendre accrocheuse». Il bouscule là les habitudes de la compagnie, qui ne le regrettera pas. En quelques mois, les ventes augmentent de 800 %.
Perfection. A partir de 1948, avec le «33 tours minutes», il pousse son concept et invente la jaquette en carton. «Ses pochettes d'album aux couleurs vives sortirent le magasin de disques de son atmosphère de bibliothèque… pour le remettre dans la course, sur Broadway et dans la vie», s'enthousiasme en 1947 le graphiste américain Will Burtin.
On trouve donc les admirateurs d'Alex Steinweiss du côté des bacs à disques vinyles et chez les fans de typographies, car il a révolutionné en styliste la façon dont la musique est présentée. «J'aime tellement la musique, répondait-il, et j'avais tellement d'ambition que j'étaisprêt à en faire beaucoup plus que ce pour quoi on pouvait bien me payer. Je voulais que les gens entendent la musique en voyant l'œuvre d'art.» Steinweiss a aussi intuitivement créé le profil du «directeur artistique», au bon moment : entre révolution industrielle du disque et mouvement moderne international, époque où l'on pensait que l'art et le design allaient dynamiser le monde.
Né à Brooklyn en 1917, Alex Steinweiss a fait ses étu