Ce soir, le père d’Amy Winehouse ne jouera pas au Blue Note à New York. D’habitude, c’était sa fille qui plantait au dernier moment. Star de la soul et enfant terrible des tabloïds, Amy Winehouse avait poussé son paternel à reprendre une carrière de chanteur de jazz, abandonnée dans les années 80, pour l’élever, elle et son frère. Il était devenu représentant de commerce puis chauffeur de taxi, et avait transmis sa passion du jazz à sa fille. Samedi, à peine posé sur le sol américain, Mitch Winehouse a repris un avion dans l’autre sens pour regagner Londres. Ce qu’il craignait depuis longtemps est finalement arrivé. Après des années passées à se noyer dans l’alcool, à fumer du crack, après deux cures de désintoxication, quelques chagrins d’amour et beaucoup d’errance sous l’œil obscène des paparazzi, Amy Winehouse, 27 ans, s’est éteinte dans sa maison du nord de Londres.
Son tourneur venait d'annuler ses dates d'été, tardivement convaincu après un concert désastreux, le 18 juin en Serbie, où, huée par le public, la jeune femme était apparue hébétée, incapable de chanter. Omar, chanteur de british soul comme elle, résumait ce samedi à Libération : «Amy était une étoile qui brillait bien plus que nous tous. C'est une honte qu'elle ait implosé si tôt.» Beaucoup de commentateurs pas trop regardants sur les clichés rock notent ainsi qu'elle intègre le fameux «club des 27», correspondant à l'âge (romanesque ?) où Brian Jones, Jim Morrison, Jimi Hendrix et Janis Jo