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Joan Baez, peace and folk

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[Summer of girls]. Quakeresse pacifiste et engagée, l’Américaine incarne depuis cinquante ans le courage et la détermination.
publié le 26 juillet 2011 à 0h00

«Elle était stupéfiante - cheveux noirs brillants qui tombaient sur les courbes de ses hanches fines. Et puis il y avait cette voix, capable de chasser le mauvais sort. Elle évoquait une icône religieuse, quelqu’un pour qui on se sacrifierait…»

Qui mieux que Dylan pour parler de Joan Baez, reine du folk des années 60 qui l'a fait roi en le prenant sous son aile de mystique gitane miséricordieuse et en devenant son interprète zélote, de A Hard Rain's Gonna Fall en Farewell Angelina, alors qu'elle est l'icône mondiale des droits de l'homme dans toutes leurs déclinaisons, «Madonne des pauvres gens» en couverture de Time fin 1962. De ces Chroniques, volume 1 (Bob Dylan, Fayard, 2005) à I'm Not There, biographie allégorique de Dylan où elle est représentée par Julianne Moore (Todd Haynes, 2007), en passant par No Direction Home (Martin Scorcese, 2005), documentaire sur le phénomène Dylan où elle apparaît telle qu'elle est véritablement - drôle, cynique et tendre -, quelle réhabilitation pour la Pucelle protest !

Sans doute parce qu’elle incarne plus sûrement que quiconque les combats et les promesses des années 60, trahis par les compromis de ceux-là mêmes qui les engageaient, par l’histoire et le confor(t)misme que théorisait Theodor Adorno, la quakeresse Joan Baez était devenue pasionaria pestiférée. Le monde et les temps ont changé à rebours, et son existence constitue depuis un insupportable œil de Caïn sur