Un orchestre israélien a brisé un tabou. L'exigeant public de Bayreuth a fait un triomphe ce mardi à l'Orchestre de chambre israélien (OCI) qui a joué le Siegfried-Idyll de Wagner (1813-1883), compositeur préféré des nazis. L'OCI, était invité dans le cadre du bicentenaire de la naissance du compositeur Franz Liszt. Pendant de longues minutes, les mélomanes venus à la Stadthalle, faisant un détour hors des sentiers battus du festival Richard-Wagner, qui fête ses cent ans et qui est tout entier consacré aux opéras du compositeur, ont acclamé l'OCI.
Pourtant, l'oeuvre de Wagner reste taboue en Israël, considéré comme un antisémite notoire, même si en juillet 2001, le chef d'orchestre argentino-israélien Daniel Barenboïm avait osé jouer un extrait de Tristan et Iseult, avec l'Orchestre philharmonique de Berlin, à Jérusalem. Barenboïm «a dit que ceux qui souhaitaient ne pas l'entendre pouvaient sortir. Il y a eu environ 30 ou 40 personnes qui sont parties, parfois en criant, en jurant ou en claquant la porte. Mais à la fin ceux qui sont restés ont fait une ovation debout», a-t-il ajouté. Dix ans plus tard, la polémique reste vive en Israël. Le ministre de la Culture a même dû intervenir pour que les subventions à l'Orchestre de chambre ne soient pas supprimées.
Lundi encore, un communiqué de l'association des survivants de l'Holocauste et de leurs familles qualifiait la décision de l'orchestre de jouer du Wagner à Bayreuth de «rupture honteuse de la