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Libération

«El Joe» Arroyo, au bout de la nuit

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Salsa. Le chanteur star colombien de «La Noche» est mort mardi, à 55 ans, usé par la drogue et l’alcool.
publié le 28 juillet 2011 à 0h00

La télévision colombienne Canal RCN obtient depuis deux mois des audiences record avec la telenovela El Joe, la Leyenda, consacrée à la vie du chanteur Joe Arroyo. Les scénaristes n'avaient pas prévu une fin aussi précoce : Joe Arroyo, le vrai, est mort mardi à 55 ans dans une clinique de Barranquilla, où il était entré un mois plus tôt. «El Joe» (prononcer Yoé) était pour ses compatriotes l'étalon-or à l'aune duquel on évaluait tous les autres chanteurs. La plus belle voix de la salsa colombienne, l'interprète le plus charismatique, le plus doué pour le soneo (improvisation chantée), le plus sulfureux aussi : ses déboires avec les drogues et l'alcool furent innombrables.

Commotion. Né en 1955 à Carthagène, sur la côte Caraïbe, Alvaro José Arroyo est élevé dans un quartier noir (donc pauvre) où de nombreux habitants venaient de San Basilio de Palenque, un des rares villages de cimarrones («nègres marrons», esclaves évadés des plantations) à avoir conservé des traditions et même un langage directement liés à l'Afrique des origines. A 15 ans, il passe déjà pour un des meilleurs chanteurs de la ville. A cette époque, le duo de Richie Ray et Bobby Cruz, chanteur et pianiste portoricains de New York, a provoqué une commotion dans le milieu musical colombien avec sa salsa dura.Toutes les formations de la décennie à venir vont s'en inspirer.

Le jeune interprète attire l'attention du producteur Fruko, qui l'engage dans son groupe Fr