Il fut un temps où l’industrie américaine du spectacle régnait sur le monde, pour le meilleur. Certes, le music-hall est né en Europe, mais c’est le cinéma hollywoodien qui a planétarisé ces artistes capables de chanter, danser et jouer la comédie à niveau égal.
Dès son premier album en 1963, couronné de trois Grammy Awards, Barbra Streisand s'est imposée comme un phénomène. Dans Funny Girl, la comédie musicale qui l'avait révélée un an plus tôt au Winter Garden Theater sur Broadway, elle brûlait déjà les planches, décrochant la couverture du Time Magazine. Et dans l'adaptation cinématographique signée William Wyler en 1968, elle crevait littéralement l'écran, ce qui lui valut un premier oscar. Cette même année, elle donna un concert à Central Park devant 300 000 personnes, prélude à sa consécration internationale avec Hello Dolly, réalisé par Gene Kelly, en 1969.
Rare. Comment Barbara Joan Streisand (elle supprimera le second «a» de son prénom à 18 ans), née en 1942 à Williamsburg (un quartier alors pauvre de Brooklyn), orpheline de père et en butte aux remarques humiliantes de sa mère sur son physique, en est-elle arrivée là ? Par sa détermination d'acier : premier disque amateur à 13 ans et cours de comédie à 15 - autofinancés par le baby-sitting -, radio-crochets, petits rôles, jobs d'ouvreuse ou de chanteuse de bars avant la majorité.
Depuis le coup d'éclat de 1963, elle a publié plus de soixante albums, se classant numéro 1 des