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Critique

Au fil des voix, festival cousu main

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World. Couplé au label Accords croisés, le rendez-vous vauclusien est un vrai laboratoire pour les artistes.
Goran Bregovic (en blanc), ici en Lettonie fin juillet, était mardi à l'ouverture du festival Au Fil des voix à Vaison-la-Romaine. (REUTERS)
publié le 12 août 2011 à 0h00

Cette semaine, Vaison-la-Romaine est devenue Vaison-la-Grecque, Vaison-la-Malienne, Vaison-la-Bretonne… Ou encore, mercredi soir dernier, Vaison-l’Andalouse avec le concert flamenco de Juan Carmona. Le festival Au fil des voix s’est ouvert mardi avec l’orchestre de Goran Bregovic devant 1 500 spectateurs (dont Lionel Jospin). Le fondateur et directeur artistique de la manifestation, Saïd Assadi, ne cachait pas sa satisfaction. Le pari était risqué pour le jeune festival, né en 2008, qui, pour la première fois, investissait un espace dix fois plus grand que son cadre habituel, l’intime theâtre du Nymphée (400 places).

Au fil des voix a la particularité d'être double : sa déclinaison estivale fait écho à son édition parisienne, en février à l'Alhambra (Paris Xe). «A Paris, indique Saïd Assadi, créateur des deux manifestations, le festival est une vitrine des nouveautés dans le domaine des musiques du monde. C'est l'époque où les festivals d'été bouclent leur affiche, et les programmateurs viennent nombreux, le public aussi. Vaison se veut davantage un laboratoire, nous privilégions les créations, les rencontres entre les cultures.»

Exil. Saïd Assadi est arrivé en France en 1981. Après avoir combattu le régime du Shah et connu la prison, il n'a guère adhéré à la révolution islamique et a pris le chemin de l'exil. Le militant politique est progressivement devenu un activiste culturel. Accords croisés est né en 1997 et fonctionne aujour