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Interview

Suuns : «Etre dansant et sombre, ce n’est pas incompatible»

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Rencontre, juste avant leur concert, avec les membres du groupe basé à Montréal et fraîchement débarqué au fort de Saint-Père.
Saint-Malo le 12 aout 2011 Suuns (Javier Belmont)
publié le 13 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 19 août 2011 à 13h31)

En vrai, Ben Shemie (voix, guitare), Max Henry (basse, claviers), Liam O'Neill (batterie) et Joseph Yarmush (basse, guitare) sont plutôt jouasses. Avant, ces Montréalais s'appelaient Zeroes, mais c'était déjà pris. Ils ont changé pour Suuns, qui veut dire «zéro» en thaï. Leur unique album est Zeroes QC, sorti à l'automne 2010 sur Secretly Canadian. Ils seront en concert parisien au Nouveau Casino mercredi.

Comment composez-vous, par exemple votre premier single, Pie IX ?

Max : Ben est le compositeur de tous les morceaux.

Ben : Cette chanson en particulier, je l'ai écrite dans ma chambre avec un clavier, j'ai fait la voix aussi. C'est sur la tension, la construction d'une tension. Je pars de choses très simples et je les étire jusqu'à ce qu'elles deviennent nébuleuses. Et puis il y a ma voix, un peu inquiétante, affectée, qui me semblait correspondre à la musique. Quand on l'a enregistrée en studio, on a utilisé la prise que j'avais faite chez moi et on a juste ajouté la batterie. C'est fait maison, en quelque sorte. Mais pour les autres chansons, les idées principales viennent chez moi, la mélodie, les structures. Puis chacun ajoute des choses et cela devient un morceau différent. Ce n'est plus une chose singulière, elle change de personnalité.

Votre musique est sombre et en même temps dansante. C’est paradoxal ?

Max : Non, pas du tout, le but de la pop, c'est le plaisir. C'est-à-dire quand le public expérimente quelque chose. Ça ne veut pas dire que c'est forcément heureux. Et puis une bonne partie de la dance est très dark. Etre dansant et sombre, c