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Libération
Interview

«Cet étouffement a servi notre succès»

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Hip-hop . Le rappeur tunisien El General revient sur la situation dans son pays avant la révolution. Rencontre à l’occasion de son concert samedi à Paris :
publié le 27 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 27 août 2011 à 21h05)

Le rappeur El General (Hamada Ben Amor de son vrai nom), 21 ans, considéré comme la voix de la révolution tunisienne, pour avoir chanté contre Ben Ali malgré les interdits, est un des invités ce samedi du Grand Ramdam à la Villette de Paris, de 17 heures à 1 h 30 du matin (1). Son tube Raïs El Bled évoque un peu The Message, de Grand Master Flash, hymne fondateur du rap contestataire américain à l'aube des années 80.

Mais si l'histoire du hip-hop en Tunisie ne commence pas avec la révolution, elle lui donne cependant une visibilité et, partant, une légitimité nouvelle. Y compris à l'extérieur puisque, depuis, le rap tunisien se retrouve propulsé entre autres sur les scènes françaises ou belges. «Nous vivons dans la souffrance comme des chiens/ la moitié du peuple vit dans l'humiliation et a goûté à la misère./ Président du pays, ton peuple est mort/ les gens se nourrissent dans les poubelles» : ses chansons continuent à dénoncer les conditions de vie difficiles, malgré cette liberté d'expression nouvellement acquise.

On rencontre El General vendredi après-midi : jeune homme doux, timide, présence humble. Il pèse chacun de ses mots avec un calme paradoxal.

Quel a été l’impact de vos chansons sur la révolution, notamment Raïs El Bled ?

J'ai voulu faire passer un message au Président. On ne pouvait pas exprimer notre opinion à cette époque, alors j'ai écrit cette chanson. Elle a été diffusée sur Internet, à l'étranger. J'ai ensuite fait Tounes Bledna, une chanson qui