La révolution est invisible à l’œil du néophyte, mais elle est de taille. Confronté à une interminable dégringolade des ventes de disques, qui formaient le socle de son économie, le monde de la musique se trouve depuis quelques années une nouvelle bouée de sauvetage : la synchronisation. Soit le placement d’une musique dans une publicité, un film, une série, un jeu vidéo, etc. Ce procédé est devenu le bras armé d’une plus large course à la valorisation des droits (d’auteur, de représentation, de diffusion). Un domaine auparavant négligé, parce que très technique et juridique, qui prend aujourd’hui toujours plus de place chez les majors mais aussi, et c’est le grand chamboulement qui nous intéresse ici, chez les indépendants. Armé de son catalogue de chansons, chacun essaie désormais de les placer au mieux, au cinéma pour l’aura artistique, ou dans des publicités pour les importants revenus qu’elles génèrent.
«Coup de pouce»
«Les disques ne représentent plus grand-chose financièrement pour nous, cadre d'office Franck Pompidor, batteur du groupe indie pop parisien HushPuppies et patron d'un magasin de disques qui s'accroche tant bien que mal dans le XIe arrondissement. Ça reste bien sûr important de sortir des albums, c'est artistiquement nécessaire et ça donne de la visibilité. Mais ça coûte cher et ne rapporte pas beaucoup.» En 2005, après la sortie de leur premier disque, les HushPuppies ont été approchés par la marque Mennen, qui souhaitait utiliser une de leurs chanson