De Laval au vol, le binôme Boisnard répond net et carré, au détour d’un concert au bahut local (Monod), de ses lubies de sortie - ou rentrée.
Les Premiers Lundis de septembre : genèse.
Frédéric, dit Fred : C'est en septembre 2010 que cette chanson est née. Nous descendions le quai à Montparnasse, les couloirs du métro en direction d'un studio. Nous croisons des enfants cartables au dos, des quadras aux impers ceinturés, des femmes à attaché-case, tout y est : c'est la rentrée. J'avais une descente d'accords de guitare, une mélodie en tête, Nico a posé son texte dessus, et ça donne cette chanson de rentrée… vécue.
Nicolas, dit Nico : C'était un matin, nous allions en studio à Belleville, croisant des écoliers à cartables et des cadres à attaché-case. A 8 ans comme à 40, on est tous confrontés à ces jours de rentrée.
L’album sort justement ce premier lundi de septembre : fétichisme ?
Fred : Pas du tout. Le hasard fait bien les choses, encore que, quand je vois le frangin…
Nico : C'est aussi l'anniversaire de ma copine, d'ailleurs. Mais là, je l'ai laissé croire que ce n'était pas un hasard.
Nostalgie ?
Fred : Les souvenirs d'enfance difficiles sont aussi ceux qu'on a plaisir à se remémorer. Il y a forcément de la nostalgie dans l'enfance perdue. On l'apprend avec le temps.
Nico : Mélancolie, plutôt. Je me suis vu aller en fac de philo avec cette angoisse d'écolier. Ça tient à l'ambiance particulière - presque météorologique - de septembre, de ces grisailles ouatées : comme une madeleine de Proust évapor