L’année 2003 marque les débuts des immixtions electro dans le rock. Fleuron du genre, The Rapture œuvre à déstructurer house et funk autour d’une trame rance lacérée par la voix écorchée de Luke Jenner. Proposant la danse au rock indé, la bande new-yorkaise synthétise la curiosité musicale d’une époque, première ouverture à l’ère electro qui suit, ainsi qu’au règne critique et public du LCD Soundsystem. Trois albums fougueux suivis de cinq ans d’incubation : The Rapture se met à hiberner.
Revenus des dancefloors sans en perdre le bagout, les New-Yorkais continuent leurs collages sur de nouveaux supports. Le punk rageur qui saccageait les boucles funk d'Echoes s'est estompé au profit d'un son encore plus riche, à la croisée de nouvelles cartes musicales. Aux emprunts lo-fi proprement crasses, succèdent désormais des mix épars, partant parfois d'une biguine zaïroise et allant jusqu'à frôler le jazz tranquille. Les superpositions restent de mise mais, au final, ce quatrième album relève entièrement de la pop.
«Je suis papa». De la pop fournie, pensée, léchée et brodée sur une disco lasse mais joyeuse, caractéristique du tempérament du trio. Un revirement plus doux à expliquer par le passage des années («Avant, je voulais être cool, me montrer en soirée. Maintenant, je suis papa, je m'en fous d'arpenter la ville toute la nuit», confie Jenner), le départ du bassiste Matt Safer («Ça nous a laissé beaucoup plus de place pour être créati