La musique de Zach Condon, globe-trotter multi-instrumentiste, donne des envies d'ailleurs. Chacun de ses albums est le témoignage vibrant d'une inspiration voyageuse. Avec The Rip Tide, la jeune sève new-yorkaise nous entraîne dans un nouveau périple, de Santa Fé (Nouveau-Mexique), sa ville natale, à East Harlem, la Barbade. Mais la balade est plus introspective que celles auxquelles nous a habitué la tête pensante de Beirut, le «vrai-faux» groupe de Zach Condon : amour, amitié, solitude traversent les neuf titres de ce troisième album, élaboré dans un style plus personnel et sobre que celui des précédents opus.
L'anti-play-boy, qui boude la guitare et célèbre l'accordéon, la trompette ou le piano, a débarqué il y a cinq ans, à 20 ans à peine, sur la scène musicale ; dans ses valises, un ovni imprégné de sons caucasiens récoltés lors d'une virée en Europe, et mitonné dans sa chambre : Gulag Orkestar. Un tremplin brutal (trop ? - le garçon, compliqué, annule des concerts à la dernière minute -) qui le propulse au rang de nouveau prodige, mais qui ne l'empêche pas de poursuivre sa route : un an plus tard, c'est son amour à la France qu'il chante dans l'album The Flying Club Cup, suivi du magistral EP, March of the Zapotec, enregistré avec un orchestre traditionnel de la province d'Oaxaca, au Mexique.
Pour 2011, c'est dans une cabane en bois, au nord de l'Etat de New York, en plein hiver, qu'il compose The Rip Tide - le courant qui en