Australienne déjantée, la chanteuse Nadéah s'émerveille devant la richesse de la culture musicale française : «Aux Etats-Unis, il y a le folk, le rock et le hip-hop. Vous, vous avez tout !» Variété locale, musiques du monde, jazz, rap, swing, comédie musicale… sa liste s'étire comme un chewing-gum et le premier album de Nadéah, Venus Gets Even, suit ce brassage : «C'est pop, folk, rock, un peu jazz et cabaret.» Le look aussi fait appel à tous les styles. Le jour de la rencontre, Nadéah porte une robe jaune canari, parsemée d'épingles à nourrice. Ses cheveux forment deux énormes macarons retenus par des rubans. Elle porte des godillots gothiques en cuir, des collants sexy à larges résilles, des chaussettes mangas à rayures roses et noires.
Alchimie. Ancienne chanteuse du groupe de reprises Nouvelle Vague (qui a aussi vu passer Camille), l'Australienne a débarqué à Londres à 18 ans, les valises pleines d'illusions : «J'avais une image de l'Angleterre très romantique. Avec des feuilles virevoltantes et des jupes flottantes.» Elle s'installe finalement dans un squat et monte le groupe The Lovegods avec un guitariste français. La formation fait les premières parties de Nick Cave et de Franz Ferdinand. Huit ans plus tard, Nadéah doit quitter le pays. Le départ est brutal, elle perd son passeport et se retrouve à Paris. «J'avais déjà escaladé des montagnes, je n'avais plus aucune énergie, mais je refusais de repartir.» Le