Dans le premier titre, Raelsan, vous rappez «Je voulais tout plaquer, quitter le son, j'ai presque abandonné sans faire ma deuxième livraison». Sérieusement, vous avez pensé à tout arrêter ?
Orelsan: A certains moments, oui. Je suis passé de quelqu'un qui produit un disque dans sa chambre, à celui qui accède à une certaine notoriété, qui vit de sa musique : ça fait beaucoup de changements... Il y a un moment où l'on se retrouve face à une feuille blanche et on ne sait plus quoi dire. On pose des questions, comme «est-ce que ça vaut vraiment le coup?». Un peu comme dans Spiderman, «Avec les grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités». Mais à la base, j'ai toujours fui les responsabilités, je commence seulement à me prendre en peu en main. Si j'avais tout arrêté, je serais peut-être retourné dans l'hôtellerie, ça me plaisait. Après trois ans et demi de travail, j'aurais pu avoir des équivalences pour des diplômes... Mais le hip hop m'aurait manqué. Il y a toujours un moment où j'ai envie d'écrire.
Dans Le chant des sirènes, vous dites «Les requins avec qui je taffais, les suceurs qui me grattaient m'ont poussé à cracher un deuxième disque raté». Vous avez senti cette pression de faire un disque vite, avant que le «buzz» ne retombe ?
Orelsan: Le premier disque a été fait sans pression, sans deadline, sans penser au public et aux enjeux commerciaux. Po