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Critique

On a mariachi sur «la Luna»

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Opéra . L’orchestre mexicain du vétéran Rubén Fuentes présente au Châtelet une œuvre lyrique et populaire sur le déracinement.
publié le 22 septembre 2011 à 0h00

A ceux qui ont du mariachi l'image d'un escadron désaccordé spécialisé dans les chansons à boire, on recommandera une visite au Châtelet dans les jours qui viennent. Avec six violons, trois trompettes, harpe, guitare, guitarrón (guitare basse) et vihuela (instrument cousin du luth espagnol de la Renaissance), le Mariachi Vargas de Tecalitlán étale une musicalité et une palette de nuances renversantes. C'est un «opéra mariachi», le premier jamais composé, qui les amène dans l'ancien temple de l'opérette. Cruzar la Cara de la Luna («gagner l'autre face de la Lune») arrive à Paris un an après sa création à Houston (Texas).

Celui qui se proclame «le meilleur mariachi du monde» a, sur ses milliers (ou millions) de concurrents, le bénéfice de l'âge : il naît en 1897 dans le village de Tecalitlán à l'initiative d'un violoneux analphabète, Gaspar Vargas. Célèbre dans l'Etat de Jalisco, il accède à la notoriété nationale quand le président Lázaro Cárdenas, en 1934, s'attache ses services pour ses cérémonies officielles. L'essor de la radio et du microsillon font le reste. L'idole de la chanson et de l'écran Pedro Infante en fait son groupe attitré, jusqu'à sa mort à 39 ans en 1957, dans un crash aérien.

Charme naïf. Depuis 1975, le groupe est sous la baguette de José «Pepe» Martínez, petit-neveu du fondateur. Qui a composé la musique et écrit les paroles en espagnol de l'opéra. «Le metteur en scène Leonard Foglia est ven