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Libération
Critique

Hanni El Khatib, rentrée en force

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Rock. A la rencontre de l’outsider décapant de saison. Brouillage culturel (Palestine, Philippines, Californie), générationnel (le neuf avec du vieux) et distorsions soniques. Pari «Libé».
Hanni El Khatib, Américain né de mère philippine artiste et de père palestinien ingénieur informatique. (DR)
par BAYON
publié le 26 septembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 26 septembre 2011 à 13h40)

Ne sous-estimons pas les vertus de Hanni El Khatib. Il en a déjà une, vitale : il remet les compteurs rock à plat. Episodiquement, il en faut un, il s’en trouve un pour faire le boulot : vider les écuries d’Augias FM, jusqu’à réduire le binaire à son point aveugle Presley guitare-voix, rock’n’roll.

Là, c'est déjà beaucoup, un batteur à la frappe stricte - «Mon frère», dit l'auteur chanteur-guitariste-producteur-showman de Los Angeles, né à San-Francisco en 1981 - rehausse la solo rythmique polyvalente du héraut Hanni, arabo-spic jerk à l'exacte cheville californienne du latino et de l'oriental tectonique.

Rollers. Mère philippine artiste et père palestinien ingénieur à la Silicon Valley ont, selon l'ami Hanni El Khatib, toujours encouragé chez lui une totale liberté d'allure, des rollers surhuilés à la furia rock. Le gars, tel que découvert sur le vif dans les vieux ors high-tech de la Gaîté lyrique parisienne début juillet, pour n'avoir peut-être pas l'inspiration rock ultime d'un Jamie Hince, mi-Mosshart mi-Moss, ni son slick visqueux hors classe, bluffe dur.

Athlétique, torpillant du riff électrogène en rémora néocrustie shouté à bloc sur tromblon Hagstrom custom ou Fender Mustang bricolée, aux manche et levier d'effets bizarros, tendu sur la pointe des pieds, poil noir lustré et idem jeans, tee-shirt ou Nike (ligne planétaire dont il est l'image sonore saisonnière Xtreme, en pied de micro vibrant), Hanni tient d'Iggy, pou