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Critique

Claire Denamur, pour en découdre

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Americana . Influencée par les Etats-Unis, la chanteuse sort «Vagabonde», qu’elle défend en tournée cet automne.
Claire Denamur. (Jan Welters)
publié le 27 septembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 29 septembre 2011 à 11h52)

Claire Denamur aurait voulu être vulcanologue. Pour célébrer les couleurs de la lave en fusion et l'esquisse d'une terre enragée. Aujourd'hui chanteuse, c'est elle qui bouillonne, jusqu'à Vagabonde, son second album qu'elle considère comme le premier : «Il y a eu rupture involontaire, mais nécessaire, pour que je me sente bien dans mes godasses.» L'album sorti en 2009 est en effet celui d'une «bien trop jeune fille», parfois comparée à Carla Bruni : «Je ne pensais qu'à l'amour, sans me soucier de ce que le monde pouvait me réserver, tant en claques qu'en caresses».

Charbon. Aujourd'hui, Vagabonde embrasse un goût amer du passé et, par-dessus tout, un sentiment d'inadéquation avec la société. Extrait : «Après les honneurs/ On peut bien tout niquer/ Et ce ciel est immense/ Si beau/ Qu'on y loge toutes les démences» (le Ciel). La nostalgie de Claire Denamur se marie alors à la contestation : «Je regrette un passé où l'air était moins pollué, où les tomates avaient du goût, où les hommes et les femmes prenaient le temps de se courtiser. J'ai l'impression que tout est usine et fumée noire !» Et le look suit les propos. Sur la pochette de son album, en noir et blanc, la chanteuse se transforme en un être asexué, pantalon en cuir noir, morceau de ruban noué autour du cou. Sa chevelure, neutralisée par un effet gominé, rappelle la banane d'Elvis Presley.

Ayant vécu à New York de 5 à 15 ans, Claire Denamur,