Il a de longs doigts minces. Eu égard à sa taille, pas très grande. Des yeux de Normand brun, si l’on compare avec tous les Normands bruns qu’on connaît : à savoir, légèrement rapprochés, petits et noirs, difficiles à percer. De ses doigts, il se sert comme d’antennes, à l’avant-poste de ses gestes souples. Une touffe de cheveux blancs au milieu du front, très peu, comme les moustaches d’un chat. C’est que, malgré ses 18 ans d’apparence et son phrasé d’ado dormant, Aurélien Cotentin a 29 ans. Assis sur un fauteuil mi-club de tendance Ikea, dans les locaux nus de sa prod vidéo, il passe l’interview au bord du siège, se laissant glisser presque par terre à intervalles réguliers, les fesses en savant équilibre, tantôt sur le tissu, tantôt sur ses talons.
Sinon, qu'on se rassure, Orelsan n'est pas homophobe, malgré les paroles de la chanson Suicide social sur son nouvel album : «Adieu ceux qui vivent à travers leur sexualité /Danser sur des chariots, c'est ça votre fierté ? / Les Bisounours et leur pouvoir de l'arc-en-ciel / Qui voudraient me faire croire qu'être hétéro c'est à l'ancienne / Tellement, tellement susceptibles / Pour prouver que t'es pas homophobe faudra bientôt que tu suces des types.» Non seulement Orelsan n'est pas homophobe et il ne «marie-trintigne» pas vraiment sa petite copine, mais nous pouvons vous annoncer en exclu qu'il pratique la sodomie active, surtout quand il se transforme en Batman : «Superman, c'est un boy-scout, explique-t-il