Pas sûr qu’il goûte l’évocation paternelle en guise de préambule. Tant pis. Mais lorsqu’au milieu des joggeurs retraités et des touristes énamourés du jardin du Luxembourg, on a aperçu Thomas Dutronc endimanché chic et sombre en vernis pointus, lunettes noires et cravate bleu scintillante, c’est le ricanant Jacques qui a surgi des yéyés. Quand son père singeait en pince-sans-rire nonchalant des loufoqueries foutraques devant l’objectif de Jean-Marie Périer. Au chapitre photographique, la comparaison s’arrêtera là. Car, si le père est allé loin dans le registre «je me marre sans la ramener», version anar rigolard, le fils est resté bloqué dans la position du «souriant, tendance grimaçant» quand il s’est fait tirer le portrait pour Libération.
Loin de l'appareil photo, Thomas Dutronc est pourtant un bavard avenant, adepte du tutoiement immédiat et libre de ses humeurs : il avait envie de vert et de lumière, on s'est retrouvés en plein air autour d'une bière. Il s'affiche avec des vrais faux airs d'un Benoît Magimel qui aurait appris à sourire. En dilettante élégant, il prend son temps, s'amuse de jeux de mot foireux («l'alibi de la Libye»), s'essaye à une caricature de Michel Simon avec tronche en biais, raille parfois ses «réponses à la con». Façon timide qui se marre.
Soudain, l'œil du beau gosse classieux laisse échapper un éclair de flip. Et là, on se dit qu'on n'a pas tout saisi de l'apparente gravure de mode amusante qu'on titille sur ses goûts, son vo