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Libération
Critique

Feist, l'épure bonheur

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Quatre ans après le succès de son «The Reminder», la Canadienne post-folk livre «Metals», album apaisé, voire solennel.
(DR)
publié le 5 octobre 2011 à 16h03
(mis à jour le 6 octobre 2011 à 16h36)

Comment la nouvelle pythie post-folk indie allait-elle négocier le délicat virage post The Reminder, l'album qui l'a consacrée en 2007. Et, surtout, quelle forme allait-elle lui donner? Comment avait-elle digéré sa propulsion sur la scène grand public, via sa chanson 1.2.3.4. vampirisée par Apple pour illustrer une de ses pubs? Quelle couleur aurait le cuir de la Canadienne de 35 ans, à qui l'ombre allait si bien, après tant d'exposition dans la lumière? Dès les premières mesures de ce Metals de sortie, on a les réponses.

Nul virage pop-folk FM, pas davantage de production bodybuildée: le quatrième album de Feist est ample, fin, aiguisé, précis. A l'image de son auteure qui a eu l'intelligence ou l'intuition – ou les deux – de savoir prendre le recul nécessaire pour coller au plus près de son ADN. Car ce Metals de sortie est un modèle de folk «moderne», lent comme il faut, (très bien) chanté, idéalement instrumenté (ni trop, ni trop peu) et sobrement arrangé par les fidèles Gonzales et Mocky (le Canadien electro cheap, pas notre Jean-Pierre national).

L'histoire dit que, pour arriver à ce résultat emballant d'intimité, l'ex-punkette de Toronto, happée par la notoriété, a choisi d'aller écouter le silence dans une grange californienne, à Big Sur, au bord du Pacifique. Là même où John Steinbeck et Joan Baez ont, en leur temps, recherché eu