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Libération

Même sans star, la world excelle

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Débat . Journée d’échanges aujourd’hui à Paris sur une scène moins exposée médiatiquement.
publié le 6 octobre 2011 à 0h00

Al'heure où Cesaria Evora, 70 ans, fait valoir ses droits à la retraite, où sont passées les musiques du monde ? Elles ont déserté les ondes (FIP excepté). Le temps est loin où Khaled et Youssou Ndour étaient numéros 1 des ventes, où le raï remplissait Bercy (avec la triade Khaled-Faudel-Taha), où le mbaqanga de Johnny Clegg s'offrait des tournées de 70 dates dans l'Hexagone. Les disques des stars d'hier passent inaperçus, et la relève peine à émerger.

Artistes, chercheurs, philosophes ou responsables culturels débattront de ce sujet (et d’autres) aujourd’hui, lors d’une journée d’échanges intitulée «Diversités culturelles, le regard des musiques du monde» et organisée par le réseau Zone Franche, qui regroupe les acteurs de la filière world en France (1).

Pionnier des musiques du monde dans l'Hexagone, Christian Mousset a fondé, en 1975 à Angoulême, le festival Musiques métisses, qu'il dirige toujours, avant de s'impliquer dans la production discographique avec le Label Bleu, puis Marabi. Il préside Zone France depuis 2006. Son diagnostic sur les musiques du monde en France n'a rien de catastrophique : «Nous avons vécu dans les années 80 une période très faste, où le public a découvert la différence. Nombre de musiques, longtemps reléguées aux rayons folklore ou exotisme, ont eu droit de cité au même titre que le jazz, le rock, la chanson.»

Il y a eu la découverte des sons d'Afrique, puis l'engouement pour les rythmes latins. Avant que la vague ne reflue. Mais