Menu
Libération
Interview

Feist: «J’aime le charme de l’inexpliqué»

Article réservé aux abonnés
Folk. Rencontre avec la délicate Canadienne à l’occasion de la sortie de son nouvel album «Metals» et d’un concert demain à l’Olympia.
Leslie Feist, 35 ans. (DR)
publié le 19 octobre 2011 à 0h00
(mis à jour le 20 octobre 2011 à 17h33)

Comment Feist, une des nouvelles pythies folk indé, allait-elle négocier le délicat virage post The Reminder, l'album qui l'a consacrée en 2007 ? Et, surtout, quelle forme allait-elle pouvoir lui donner ? Quelle couleur aurait le cuir de la Canadienne de 35 ans, à qui l'ombre allait si bien, après tant d'exposition dans la lumière ? Dès les premières mesures de ce Metals de sortie, on a les réponses. Nul virage FM, pas davantage de production bodybuildée : le quatrième album de Feist est ample, fin, aiguisé. Metals est un modèle de folk «moderne», lent comme il faut, (très bien) chanté, idéalement instrumentalisé (ni trop ni trop peu) et sobrement arrangé. L'histoire dit que, pour arriver à ce résultat emballant d'intimité, l'ex-punkette de Toronto, happée par la notoriété, a choisi d'aller écouter le silence dans une grange californienne, à Big Sur, au bord du Pacifique. Le résultat est apaisé, dense, voire solennel. Presque trop sage et sérieux, s'il fallait lui adresser un reproche. Avant son passage demain soir à l'Olympia, rencontre.

Metals est très différent de The Reminder. Vouliez-vous marquer une rupture ?

Non, ce n’était pas intentionnel. J’ai travaillé dans un lieu différent. Or, quand on écrit, on écoute aussi ce qui se passe autour. La période aussi était différente. Et quoi que vous essayiez de faire, ça ne marche jamais vraiment. Dans mon cas, je ne peux concevoir que ce qui vient naturellement.

Est-ce difficile de revenir dans la lumière après s’être isolée aussi longtemps ?

Il m’est toujours difficile de parler de mon travail. Les gens cherchent à savoir ce qu’on ne cherche pas à analyser,