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Libération
Interview

«Ecrire sur la musique m’a semblé plutôt cool et drôle»

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Ryan Schreiber, fondateur de Pitchfork Media en 1996, évoque la success-story de son webzine.
Ryan Schreiber, fondateur et directeur de Pitchfork. (DR)
publié le 27 octobre 2011 à 0h00
(mis à jour le 27 octobre 2011 à 12h03)

Ryan Schreiber, 35 ans, est le fondateur de Pitchfork Media, basé à Chicago. Après quatre mails, entre deux réunions et deux avions, il a fini par répondre aux questions de Libération.

Janvier 1976, mois de votre naissance, Bob Dylan (Desire), David Bowie (Station to Station) et T. Rex (Futuristic Dragon) sortent un album. Votre choix ?

Bowie a complètement possédé les années 70. Onze albums en une décennie. Presque tous des classiques, dont certains figurent encore parmi mes favoris de tous les temps. C’est la rock star absolue : une ambition démesurée, une remise en cause permanente, un style impeccable. Même quand il était moins bon, il a toujours paru au-dessus des autres. Tout le monde veut être Bowie.

Durant votre enfance à Minneapolis, quelle était votre relation à la musique ?

La seule chose remarquable dans mon enfance et mon adolescence tient à ce que j’étais obsédé de musique. Mes parents, eux, ne l’étaient guère. Ils devaient avoir trente albums à la maison et pensaient que quelque chose n’allait pas chez moi : à 3 ans, je passais mon temps assis devant la stéréo. Ils avaient raison. Mon alternative a ainsi été la musique ou l’ennui.

Vous créez Pitchfork en 1995. Pourquoi ?

Parce que les fanzines étaient un des rares moyens d’entendre parler de rock indépendant dans les années 90. Et Minneapolis possédait alors une culture plutôt riche dans ce domaine. J’en dévorais des tonnes. Les meilleurs étaient les plus rares. Je lisais aussi des tas de magazines. Mais la plupart d’entre eux marginalisaient la couverture de la musique indé : je vivais cela comme une grande injustice. Ecrire sur la musique m’a semblé plutôt cool et drôle. Je n’y avais jamais sérieusement pensé jusqu’à ce qu’un de mes amis me montre le potentiel du Web. Il