Il est minuit passé dans le lobby du Hilton de Tel-Aviv, où l'on guette l'arrivée de Joseph Calleja. Le jeune réceptionniste arbore invariablement une mine désolée pour répéter : «Non, toujours pas là, il était annoncé à 22 heures…»On ressort dans la nuit moite, après avoir laissé un message à l'attention du ténor superstar qui fera ses débuts dans la capitale française, lundi à Pleyel, dans la série des «Grandes Voix».
En cet été 2011, Calleja multiplie les engagements, conséquence de la publication d'un nouvel album - son premier en cinq ans - qui le voit enchaîner des grands airs de Verdi (Simon Boccanegra, Luisa Miller), Puccini (la Bohême, Tosca, Manon Lescaut), Gounod (Faust), Bizet (les Pêcheurs de perles), Massenet (Manon) et Offenbach (les Contes d'Hoffmann).
«Girafe empaillée»
Intitulé The Maltese Tenor, le disque s'est classé, dès sa sortie, dans les dix meilleures ventes en Allemagne, tous genres confondus. Après le Requiem de Verdi aux Proms de Londres, la BBC en direct à 8 h 30 du matin, Joseph Calleja doit assurer un récital à Jérusalem en duo avec la soprano Renée Fleming qui sera diffusé simultanément dans 500 salles de cinéma américaines.
Le ténor finit par appeler le lendemain, à 9 h 30. «Notre avion a eu du retard, on est arrivés à trois heures du matin, on se retrouve à la répétition ?» propose-t-il. Vingt-cinq minutes plus tard, auditorium Mann, réside