Comment Anoushka Shankar fait-elle pour magnétiser à ce point le public, alors qu’elle reste immobile, assise sur un tapis, son corps disparaissant presque derrière son volumineux sitar ? La réponse est dans la force qu’irradie sa musique, dans la vibration des cordes du sitar qui accompagne sa méditation, son cheminement spirituel, mais exprime aussi bien une multitude de sentiments et d’états d’âme.
Maîtrise. Dans son nouveau projet, Anoushka Shankar suit une démarche proche de celle de son père, le maître Ravi Shankar (toujours en activité à 91 ans), qui dans les années 60 confronta son art aux musiques blues-rock anglo-saxonnes, Beatles en tête. Elle, pour sa part, s'est penchée sur une autre tradition, celle des Gitans d'Andalousie, pour donner naissance à une des sensations world 2011 : le disque Traveller. En juillet, le CD n'était pas encore paru, elle en donnait l'avant-première scénique dans un cadre imposant : au pied de la cathédrale de Gérone, en Catalogne, le public prenant place sur le grand escalier de pierre. Entourée des invités espagnols présents sur le disque, la virtuose indienne offrait un concert brillant d'une belle maîtrise pour une première.
Ce qu'elle expliquait peu après : «Nous sommes tous des professionnels, qui plus est issus de traditions où l'improvisation a une part prépondérante.» Unir l'Inde et le monde gitan est un retour aux sources : le peuple rom a pour origine un groupe d'intouchables du Rajasthan qui