Arrêtez la campagne, les tracts, les spots, le choix est fait. L'an prochain, on vote SebastiAn. Hier dans la salle de la Cigale, le DJ avait réuni tous ses partisans pour un meeting qui restera dans les mémoires des chroniqueurs politiques du festival des Inrocks.
Commençant son show par un hommage à DJ Mehdi, disparu le 13 septembre, l'artiste electro arrive sur son pupitre le point levé, le drapeau tricolore en arrière plan. Les clavecins grandiloquents de Tetra accompagnent la solennité de l'instant. Le visage du DJ-platiniste apparaît sur l'écran géant et annonce l'une de ses mesures les plus spectaculaires, la fin de la vieillesse (et le mise à mort des personnes dépassant l'âge limite). Cris de joie dans une foule qui rebondit en rythme pour afficher son soutien. SébastiAn déroule son premier album, Total, sorti cet été en listant, par le biais de son écran, les maux de notre société contemporaire: «Violence, mensonge, trahison, malversation, érection.»
Alors que la plupart des autres candidats jonglent avec les mots, SebastiAn triture les sons en haranguant ses partisans à la façon d'un leader de la droite dure des années 20. Des oriflammes révèlent le logo de campagne crypto-fasciste: une France recouverte d'un S gigantesque. Le rythme du meeting ne faiblit pas avec l'énorme Kindercut et le surexcité Prime, puis SébastiAn a finit l'allocution avec C.T.F.O, son titre en featuring avec M.I.A.
Sur l'écran géant, les images reprennent les images