Il y a quelques mois dans ces colonnes (Libération des 28 et 29 mai), le DJ et producteur londonien Gilles Peterson nous confiait sa passion pour Cuba et ses musiques, qui l'avait fait revenir sur l'île prolonger le travail entamé en 2009 avec le double CD Havana Cultura. Gilles Peterson, dont l'émission radio World Wide, sur la BBC, est écoutée d'un bout à l'autre de la planète (1), a invité en studio ce que la scène havanaise actuelle a de plus créatif.
Rap, latin jazz, reggaeton, rumba : les racines africaines sont omniprésentes, par le biais de la santería, la religion afro, et l'utilisation de la langue rituelle yoruba. Les rappeurs se révèlent à la hauteur de leur réputation de franc-parler (ce qui, censure oblige, les exclut des circuits officiels de diffusion). Los Aldeanos et Silvito se montrent ironiques et batailleurs, tandis que El Tipo Este, sur un sample de tres (petite guitare traditionnelle), décrit dans Sobreviviente une brutale agression suivie d'un cauchemardesque réveil dans un hôpital délabré. Plus dansante : la relecture par Edgaro et Osdalgia de Oh Vida, bolero-mambo créé dans les années les années 50 par Benny Moré. Révélation du premier volume, Danay Suárez apparaît encore plus convaincante avec Cuando ya no este, où, sobrement accompagnée par le piano de Roberto Fonseca, elle offre une performance qui la hisse au rang des divas de son pays.
Une partie des invités du disque sera su