Ils ont commencé à «explorer les sons» il y a quatre ans. «Le cadre est très strict pour faire une chanson pop, explique Jimmy Lee, le guitariste de Trailer Trash Tracys, il faut pousser ces paramètres le plus loin possible.» Le résultat de leurs expérimentations sera disponible le 16 janvier.
Ester, leur premier album, tangue entre pop martelée et divagations aériennes. «C'est faussement triste», explique Susanne, la chanteuse. «It's fun in pain» (du plaisir dans la douleur) pour Jimmy Lee. Une souffrance pleine de joie née pendant la préparation de l'album : «Je suis tombé malade en finalisant le disque, raconte Jimmy Lee, j'avais mal partout, et de grosses insomnies. Certainement à cause du stress. Il y avait d'énormes attentes. L'album est devenu une bête que nous avions du mal à maîtriser.»
Ester, et sa bombe lynchienne You Wish You Were Red atteignent la cible que le guitariste s'était fixée : «Faire de la musique qui réussisse à toucher l'esprit, le cœur et l'âme.» La pop hypnotique de Trailer Trash Tracys, qui a emprunté le nom d'un groupe de stripteaseuses russes de la période stalinienne, doit beaucoup à la voix fragile et chamanique de Susanne Aztoria, punk nordique exilée à Londres. «J'étais frustrée par la Suède, explique-t-elle, je suis donc partie à Londres pour n'y rester que six mois au départ. Finalement je m'y suis installée, ça m'a libérée.»