Il est chanteur mais affirme ne pas savoir chanter. Il est «fils de» mais soutient que son père a déjà tout inventé. Alors, franchement, à quoi bon s'accrocher ? Après deux premiers albums dont les ventes ont été misérables, Len Parrot's Memorial Lift en 2001 et Floorshow en 2005, Baxter Dury persiste et finit pourtant par signer : «J'étais ivre de déception, aujourd'hui j'ai dessaoulé», lance-t-il en guise de prébilan annuel.
La mixture savoureuse de son Happy Soup, sorti en août, a déjà flatté les papilles (et les oreilles) de nombreux Français. Le Londonien pourrait enfin rejoindre le gang des chefs étoilés. Très British, avec un côté gainsbourien, Baxter Dury décrit son style comme une «musique psychédélique de bord de mer». Le bord de mer pour l'aspect carte postale des années 40. «Les Anglais détonnent sur la plage avec leur crâne tout rouge, et j'en fais partie !» Psychédélique pour le versant américain, mais resté au stade de la simple ambition. «J'aime la vieille soul noire mais n'ai pas réussi à faire quelque chose qui y ressemble, feint-il de se dévaloriser. J'imaginais sans doute un album plus cool et plus grand que ce dont je suis capable.»
Patchwork. Le tout façonne néanmoins un patchwork joyeux et authentique. «Honnête», martèle Baxter Dury. Il y raconte ses expériences émotionnelles des quinze dernières années, avec des personnages réels, comme Claire ou Isabel