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Libération

Les Trans génies de Rennes

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Retour sur cinq performances qui ont marqué la 33e édition du festival rock breton.
Spoek Mathambo (© Samuel Kirszenbaum)
publié le 5 décembre 2011 à 0h00

Les frontières s'estompent, les genres se confondent ? La 33e édition des Trans Musicales de Rennes (Ille-et-Vilaine), qui s'est achevée dans la nuit de samedi à dimanche, a bousculé confort et étiquettes. Avec un succès numérique (26 000 entrées payantes) et sonique imparable. Nos coups de cœur maison.

Scotché par un album éblouissant (Tinfoil on the Windows), on brûlait de voir le hip-hop folk de Soso sur scène. Ce fut d'une beauté spectrale. L'ovni Soso, Troy Gronsdahl, 36 ans, sort de Saskatoon (Canada) : «250 000 âmes, au milieu de nulle part, neuf heures de Winnipeg, six heures de Calgary.» Ce qui «m'a laissé du temps et de la chance : il n'y a pas de scène musicale commerciale chez moi», raconte l'ex-étudiant aux Beaux-Arts, dont la musique avant-gardiste donne la chair de poule. Invité à Rennes via le label Kütu Folk, qui a hérité d'une carte blanche (et chronique son expérience pour Libération.fr), Soso a fait verser quelques larmes au public. Textes d'une noirceur et d'une dureté affolantes, mélodies et harmonies d'une blancheur et légèreté étonnantes. «J'aime prendre des risques, sourit-il. J'ai toujours osé me dire : reste intègre. Et tu finiras par faire quelque chose.» On reparle très vite de ce Soso, sombre, âpre et magnétique.

Comme du Sud-Africain Spoek Mathambo, croisé backstage après qu'il a chauffé la salle à blanc avec une livraison de son hip-hop fiévreux imbibé de post-punk.