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Libération
portrait

Fougue sentimentale

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Izia. Fille d’Higelin, comparée à Janis Joplin pour l’énergie éruptive, la chanteuse est, hors scène, du vif-argent sensible.
Izia, en novembre 2011. (Roebrto Frankenberg)
publié le 9 décembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 10 décembre 2011 à 22h59)

Ces quatre lettres feront un trait d’union idéal entre les tenants de la notion de l’inné-nature et leurs farouches opposants de l’acquis-culture. Elles raviront aussi les bourdieusiens qui y verront un nouvel exemple de «reproduction des élites». D’autres esprits, chagrins dénonceront, eux, un nouvel «enfant de» dans la musique française, après M, Thomas Dutronc, Pierre Souchon, Marie Cabrel et… Arthur H. On leur rétorquera que, par bonheur, Sardou, Barbelivien et Mireille Mathieu n’ont pas de descendance chantante. Mais, de fait, il est compliqué de nier l’héritage d’enfant de la balle tout comme de faire fi des fées qui se sont penchées sur ce berceau doré et ont fourré, dans la jeune bouche, une cuillère argentée.

Oui, Izia, aka Izïa Higelin sur le passeport, est la fille de Jacques et d’Aziza, ex-danseuse et choriste du premier. Troisième enfant du troubadour après Arthur et Ken. Oui, Izia est la protégée de Daniel Colling, tourneur et administrateur du Zénith de Paris. Partant, que fait-on ? On porte l’affaire devant un tribunal révolutionnaire et on envoie la tête rouler dans la sciure ? Non. On se calme, on boit frais et on s’approche de ce charmant phénomène châtain clair de 1,65 mètre et d’à peine 21 ans pour l’écouter raconter son ascension vertigineuse. Et découvrir une personnalité aussi trempée et éruptive côté cour qu’écorchée et sensible côté jardin.

2006. Izia a 15 ans et demi. Après une scolarité primaire chez Montessori («les meilleures années de ma vie,