Mirel Wagner est une bonne nouvelle de la saison qui touche à sa fin. En grâce, avec la programmation de la dame à l’affiche parisienne. Avec son patronyme d’héroïne d’opéra philharmonique nietzschéen, Mirel Wagner ânonne et dodeline joliment dans l’oreiller, aussi peu blonde viking que possible.
Reine de Saba. Ce serait une Billie Holiday qui se serait trompée de latitude, téléportée du «pot au noir» des mythologies pirates jusqu'aux rivages de l'antique Thulé avec un ukulélé. Une Abyssinienne en décalage horaire nordique. Arpégeant des boucles de guitare en bois comme sur une mandoline ou un mvet à trois cordes de descentes d'accords, Mirel égrène de sa voix sans âge de Melanie fêlée (What Have They Done to My Song ?) des perles grises folk autistiques à la Leonard ou Adam Cohen.
Ses nursery rhymes effarées de princesse de rorbus des Lofoten magnétiques à la Silje Nes, jeune aînée norvégienne amniotique, parlent de mains, de vent, de rêves, d'os et de couleurs, éteintes, noir et blanc, de vitesse et de danger, de détresse un peu désespérante, de route, de mort… - le tout au fil du temps qui passe, en suspension limbique. Avec une dimension vériste, mélo, presque «faits divers» - comme dans l'historiette crève-cœur de Joe l'enfant ophélien.
Une fée world laponne a le mal du monde. Au pays des Nornes et des fjords, elle a le teint des lointains antipodiques de latérite brûlée de l’Abyssinie originelle, où le livre place la lé