Menu
Libération
Critique

«Opika Pende», dans l'histoire de la chanson africaine

Article réservé aux abonnés
"Opika Pende". (DR)
publié le 15 décembre 2011 à 17h47
(mis à jour le 16 décembre 2011 à 12h26)

Opika Pende veut dire «tiens bon» en lingala, la langue commune des deux Congo, de l'Angola et de la Centrafrique. Et il en aura fallu du courage et de la patience à Jonathan Ward, tenancier du blog Excavated Shellac, pour finaliser ce coffret qui rassemble une centaine de chansons africaines publiées en 78 tours et souvent perdues dans les confins de l'histoire mouvementée du continent.

Les quatre disques ont l'intelligence de ne pas cheminer pays par pays mais plutôt géographiquement, descendant nonchalamment du Nord vers le Sud, ballottant l'auditeur d'Est en Ouest. Dans ce mouvement de balancier qui réaffirme l'extrême porosité des musiques jouées par des populations souvent partagées entre plusieurs États, Opika Pende fait le portrait d'un foisonnement intense, juxtapose le modernisme jazzy du Black Beats Band (Ghana) et le blues en transe du Camerounais Onana Mbosa Isidore, des chansons tunisienne et egyptienne qui semblent se répondre.

«La géographie africaine refuse les frontières, explique Jonathan Ward dans son introduction. [...] Mais les 78 tours étaient partout, même dans des parties reculées du continent. Au milieu des années 1960, c'était toujours un format populaire, si ce n'est le plus populaire à travers l'Afrique. [...] Cette compilation est une vision personnelle, elle n'est pas définitive et je n'essaie pas de construire ou d'inventer une narration. Mais il y a