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Libération
Critique

Une «Botte» digne d’un bis

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Bouffe . La troupe des Brigands fête ses 10 ans en beauté à l’Athénée.
publié le 31 décembre 2011 à 0h00

C'est dans un magasin de pompes. Un client, prince de son état, a reçu un coup de pied aux fesses phénoménal : pointure 71, à vue de nez. Afin de se venger, il cherche un «pédonomiste» qui pourrait l'aider à retrouver ce panard. Sa femme, d'origine étrangère (elle cite sans cesse des proverbes fantaisistes de son pays) semble quant à elle nourrir un désir louche pour les pieds démesurés, les grandes mains et, comme dirait le Petit Chaperon rouge, les grosses b…, car c'est pour mieux se faire manger.

Absurde. Outre son tropisme culier, laBotte secrète (1903) ne recule devant aucun jeu de mots pourri («les égouts ne sont plus dans votre nature ?») selon le principe délicieusement snob qui veut que plus c'est nul, plus c'est drôle. Pas étonnant : le librettiste, Franc-Nohain, est un des grands noms de l'absurde façon Belle Epoque, cofondateur avec Gide et Pierre Louÿs de la revue le Potache, et qui écrira plus tard la non moins déjantée Heure espagnole pour Ravel. Quant à son comparse Claude Terrasse, il a composé la musique de scène d'Ubu roi, de Jarry.

C'est le dixième anniversaire des Brigands, compagnie fondée par quelques échappés du Chœur des Musiciens du Louvre de Marc Minkowski, et leur traditionnelle opérette de fin d'année (toujours à l'Athénée, comme un vieux rendez-vous) s'accompagne cette saison d'une revue surprise enchaînant les airs de leur répertoire passé. A savoir : pas mal d'Offenb