Dans la famille Bach, on demande le cadet : «Le gamin s'imposera par sa sottise», prédisait son père. Il est vrai qu'Amadis de Gaule (1779) ressemble plus, quant à la légèreté, à l'Idoménée de Mozart (un an plus tard) qu'à une cantate du papa. Œuvre charnière, œuvre hybride, comme on pourra en juger à l'Opéra-Comique jusqu'à dimanche, sous la baguette de Jérémie Rhorer dirigeant le Cercle de l'Harmonie (lire page ci-contre).
Jean-Sébastien Bach détestait ses quatre fils, sauf un, Friedemann. Souvenir de Jean-Chrétien : «Un jour que j'improvisais au clavecin de façon très mécanique, je m'arrêtai sur une quarte-et-sixte. Mon père était au lit. Je croyais qu'il dormait quand soudain il se leva pour me coller une gifle. Je résolus ma quarte-et-sixte.» Jean-Sébastien n'a pas composé d'opéra. Ce n'est pas sa faute, il était luthérien. Il faisait chanter la communauté, pas les individus. L'opéra avait d'abord été italien, puis Louis XIV et Lully décidèrent d'inventer un truc plus viril, un divertissement français, avec des ballets (du sport, quoi) et où la musique servirait à bien faire comprendre le texte, au lieu de faire l'intéressante dans son coin. Et le texte ferait la pub de Louis XIV. L'opéra français était donc un enjeu monarchique, autant que Direct matin, par exemple, est sarkozyste (on vous le fait en accéléré).
Chaînon manquant. Lorsque Jean-Jacques Rousseau décide que le cœur et les paysans sont plu