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Libération
Critique

São Paulo, en plein baby-boom

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Pousses. Illustrée ce soir par Tó Brandileone à Paris, une nouvelle mouvance musicale s’épanouit au Brésil.
Tó Brandileone, en janvier 2012. (Bruno Charoy)
publié le 10 janvier 2012 à 0h00
(mis à jour le 10 janvier 2012 à 12h14)

São Paulo 2012 n'est certes pas Ipanema 1958 (l'émergence de la bossa), mais on peut s'amuser à tracer quelques parallèles. Depuis 2007, la scène musicale pauliste a vu apparaître un groupe de jeunes gens, la plupart d'une petite vingtaine d'années, dotés d'un vrai talent de compositeur, d'une belle fraîcheur et d'une envie de tout mélanger. Ils s'appellent, entre autres, Tó Brandileone (en concert à Paris ce soir), Dani Gurgel (Libération du 12 février 2009), Rafa Barreto (le seul qui se soit déjà produit en France, en 2010), Vinicius Calderoni, Thiago Rabello, Tatiana Parra.

Lyrisme. Ce qui les rassemble : le goût de la richesse harmonique, ainsi qu'une solide culture musicale leur permettant de puiser dans la samba comme dans la pop, le jazz ou le baião. Ils partagent également un sens aigu du rythme, l'envie de faire oublier un peu l'électronique et, plus étonnant, un certain lyrisme. Ils ont Tom Jobim pour grand-père, Elis Regina pour mère et Lenine (le chevelu natif de Recife) pour grand-frère. La musique qu'ils produisent n'a pas de nom, ou plutôt elle en a beaucoup. Pas de réel centre de gravité à ce groupe : ses éléments s'invitent les uns les autres sur leurs CD et dans les concerts, s'entraident dans la production. Ils tentent ainsi de vivre dans l'économie postinternet, où le CD n'a pas vraiment d'avenir, où le Web est le vecteur, où les concerts sont tout, où l'amour de la musique doit être vraiment fort pour songer faire carrière.

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